« Human’s right are women’s rights and women’s rights are human‘s rights. »
– Hillary Clinton, 1995
Qu’est-ce que le féminisme ? Le féminisme se définit ainsi : « La conviction que les hommes et les femmes devraient posséder des droits et chances égaux. Il s’agit de la théorie politique, économique et sociale de l’égalité des sexes ». Le féminisme prône l’égalité réelle entre les hommes et les femmes dans la vie privée et dans la vie publique. Mais attention, « Il y a donc égalité et non point similitude. » comme le précise George Sand, l’homme et la femme restant différents, la femme ne doit pas (et ne veut pas) être traitée comme un homme, mais avoir les mêmes droits qu’elle, ce qui est différent.
Le féminisme c’est lutter pour l’égalité des droits, l’égalité de traitement et d’avancement dans la société actuelle avec le droit aux mêmes chances de carrière que les hommes et celui de gagner le même salaire à compétences égales. Mais le féminisme c’est aussi le fait de lutter pour que les femmes ne soient plus rabaissées, victimisées, qu’elles n’aient plus à subir de réflexions sexistes sur la taille de sa jupe ou leur décolleté. C’est lutter pour qu’elles puissent faire leurs propres choix en fonction de leurs aptitudes (évidemment innées à la vaisselle et au repassage), leurs désirs, leurs envies et non de leur sexe. C’est donc exiger le droit au respect, indépendamment de son sexe.
Il s’agit donc d’une affaire d’EGALITE et non de suprématie féminine, ce que beaucoup de gens ne comprennent malheureusement pas (ou ne veulent pas comprendre). Il y a des mouvements contre le féminisme.
« Le féminisme, c’est le cancer »
– division étudiante du Wildrose à l’Université de Calgary
Un mouvement sur les réseaux sociaux, Women against feminism, révèle un nombre accru de jeunes femmes ne soutenant pas le féminisme. Certaines se lèvent contre un féminisme radical, le critiquent et le dénoncent. D’autres le généralisent en tant que féminisme tout court, et semblent alors simplement très mal informées de ce qu’est le féminisme en réalité. Elles ont une image très caricaturale du féminisme, car elles ne cherchent pas au-delà de ce qu’elles entendent et voient dans les médias, dans leur entourage, leur quotidien dans une société patriarcale qui dénigre cette lutte, la femme et ses droits et la réduit en stéréotypes car « Une femme qui n’a pas peur des hommes leur fait peur. » (Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, 1949)
Certaines femmes postent des messages très caricaturaux et complètement à côté de la réalité :
« Je n’ai pas besoin de me laisser pousser les poils pour prouver que je suis l’égale de l’homme. »
« Je n’ai pas besoin du féminisme parce que j’aime que les hommes me regardent quand je suis sexy. »
« Je n’ai pas besoin de quelque chose qui diabolise les hommes. »
« Je n’ai pas besoin du féminisme parce que je respecte tous les êtres humains pas seulement un genre. »
En effet, bien évidemment les féministes sont des femmes aigries, frigides, et violentes dont les paroles et les actions ne peuvent (et surtout ne doivent pas) être discutées sous peine de devenir un ennemi à abattre. Poilues, ne portant pas de maquillage et qui s’habillant comme des sacs, elles ne sont pas du tout sexy et même pire : elles ne sont pas féminines. Et puis, elles détestent les hommes (donc par fait, elles sont toutes lesbiennes bien évidemment elles rêvent de tous les assujettir ou les exterminer ainsi que de dominer le monde accompagnées de leurs 36 chats. On est bien sûr tous d’accord là-dessus.
Ça fait vous fait rire ? Ça vous choque ? Et bien tel est le cliché de la féministe, telle est l’image que beaucoup de personnes, hommes comme femmes, se font des féministes. Mais être féministe ce n’est pas cela, mais alors pas du tout, bien au contraire. Être féministe ce n’est pas être contre le sexy, le make-up, l’épilateur, le rose, les robes ou les soutiens-gorges. Ce n’est pas être contre les femmes dont le rêve est d’être maman et/ou femme au foyer, ni pour les insatiables businesswomen qui rêvent de pouvoir. Et surtout, ce n’est pas être contre les hommes.
Il est vrai que certaines figures du féminisme d’aujourd’hui sont un peu (voir beaucoup) trop extrêmes et qui haineuses et misandres, s’éloignent du principe même du féminisme : l’ÉGALITÉ. Seulement, le féminisme n’est pas les figures emblématiques, ce n’est pas défini par elles, il n’est pas seulement défini par les actes médiatiques chocs. Le féminisme relève du quotidien, c’est une façon de vivre et de penser, de traiter les autres et soi-même. Nous faisons encore face à une généralisation, c’est comme dire que les musulmans sont des terroristes islamiques extrémistes et que les pasteurs sont des pédophiles, ça n’a pas de bon sens.
« Quand un sexe souffre, l’autre souffre aussi. »
– Margaret Mead
Mais ce que peu de gens comprennent, c’est que les femmes ne sont pas les seules à être touchées par le sexisme misogyne de notre société machiste patriarcale. Les hommes en sont également les victimes. En effet, si une femme se doit être douce, docile, fragile et rester à la maison pour s’occuper des enfants, les hommes quant à eux se doivent d’être fort, leader, travailleur. Ils se mettent eux-mêmes l’énorme poids de la « masculinité », celui du contrôle et de la puissance.
« Si l’homme québécois est si volontiers féministe, ce n’est pas parce qu’il aime les femmes plus que les hommes des autres pays, mais parce que ça l’arrange de ne plus avoir à répondre à une exigence de virilité qui était au-dessus de ses moyens. »
– Jean Larose, Google Goulag
Donc avec un peu de réflexion, les hommes comprendront que le féminisme n’est pas pour les femmes, mais également pour les hommes. En fait, il est pour l’humain tout simplement. Le féminisme se bat pour quelque chose de logique, qui tombe sous le sens mais qui n’est pourtant pas existant : l’égalité.
« Nous devons libérer la moitié de la race humaine, les femmes, afin qu’elles puissent nous aider à libérer l’autre moitié. »
– Emmeline Pankhurst, militante féministe
Pour finir, comme dit un certain homme avisé nommé Jean-Luc Mélenchon « C’est de l’inégalité que vient l’injustice. ». Et nous, féministes, nous luttons, tel Batman, contre l’injustice : celle de l’inégalité des sexes.
Allez juste pour le plaisir, voici quelques interventions plutôt intéressantes sur le féminisme : entre interview, témoignages et discours, faites-vous une petite réflexion sur le sujet. Et puis, si vous ne vous sentez pas féministes (voire contre le féminisme), aller jeter un coup d’oeil à cet article, vous y trouverez peut-être certaines de vos excuses.
PS : Mais attention, comme le dit si bien Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » D’ailleurs, n’est-ce pas ce qu’il se passe en ces temps de changements politiques, d’incertitudes et de problèmes au niveau social et sociétal ? Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil aux États-Unis (ainsi qu’à bien d’autres pays malheureusement) pour voir à quel point, malgré les 70 années d’avance, ces paroles sont intemporelles et à quel point il y a encore pas mal de chemin à faire sur la route instable de l’égalité.
Mais bon je parle, je parle, mais bon de toute façon, tout cela est-il utile ? Car après tout : ->
On le sait tous, mais bon chut, ça, faut pas le dire aux hommes.
Votre bien-aimée Sissi.